La photo du jour
J-1 avant le départ : le cumulus fuit, le congélateur s'est arrêté depuis... ben, en fait, on ne sait pas quand... et Norbert a des vertiges doublés de nausées... mais à part ça, tout va bien !
Quant à moi, je suis contente, j'ai réussi à troquer ma grosse valise Barbie contre une petite même pas remplie... 19 jours de roadtrip au lieu de 30, ça nous change !
Et maintenant un peu d'histoire...
Depuis notre première découverte des Etats-Unis en 2005, nous avons fait 12 roadtrips nord-américains, dont 10 dans l’ouest… c’est dire que nous n’avons pas choisi cette destination en priorité, plus attirés par les légendes de l’Ouest ou par les gratte-ciels des villes de l’Est, les paysages incroyables vus à la télé, le mythe du cow-boy et des indiens, John Wayne et Clint Eastwood…
Et puis dans notre inconscient, la Louisiane et les États du Sud ne jouissaient pas d’une bonne réputation : insécurité, saleté, ségrégation, moustiques, chaleur, ouragans…
En fait, c’est surtout l’attrait de l’histoire de la musique - du Gospel à la Country en passant par la Soul, le Rock et le Rhythm'n'Blues - qui nous a décidés… faut dire que j’ai un mari musicien !
Et puis, sur place, c’est la surprise… coup de foudre ! Nous sommes conquis immédiatement par la Nouvelle-Orléans, son ambiance, sa propreté, son accueil, la beauté de son architecture, la cuisine cajun…
A NOLA (pour les intimes... c'est le raccourci de New Orleans LouisianA... mais on la surnomme aussi "Big Easy" pour sa coolitude ou "Crescent City" pour sa forme en croissant), des surprises, on en trouve à tous les coins de rue…
Mais pour nous, la première surprise vient de l’histoire même de la Louisiane : on n’avait pas pris conscience que la France possédait au 18e siècle un si grand territoire en Amérique du Nord, avec une Louisiane qui, dans sa plus grande extension en 1720, s'étendait du golfe du Mexique jusqu'au Montana !
Comme on peut le voir sur ces 2 cartes, la Louisiane était en effet beaucoup plus vaste que l’État américain qui porte ce nom aujourd’hui … c’est donc une grande partie du territoire de l’Amérique du Nord que la France a vendu progressivement aux États-Unis.
En fait, elle faisait partie des 5 colonies françaises de la Nouvelle-France de 1682 à 1762, année où sa partie occidentale fut cédée à l'Espagne (alliée de la France contre la Grande-Bretagne), lors du traité de Fontainebleau. L'année suivante, Louis XV, avec le Traité de Paris, accordait aux Britanniques les territoires de la Louisiane situés à l'est du Mississippi, à l'exception de La Nouvelle-Orléans qui restait espagnole. La Louisiane espagnole allait redevenir française en 1800 pour être vendue aux États-Unis en 1803 pour un montant de 80 000 000 de francs.
Aujourd’hui 3,5% de sa population est francophone, principalement chez les Cajuns, descendants des acadiens de la Nouvelle-France. Mais ce qui fait la particularité de la Louisiane, c’est son métissage culturel : français, anglais, espagnol, africain, créole, cajun, descendants issus de mariages mixtes blancs-amérindiennes… bref un joyeux cosmopolisme qui donne un caractère bien à part à cet État au sein des Etats-Unis.
Prêts à nous suivre et à partager nos impressions ?
Bon, le congélateur, le cumulus et Norbert ayant pu être réparés à temps, nous voici sur un vol de la British Airways avec étape à Londres où je découvre avec bonheur les boutiques de l'aéroport d'Heathrow... entièrement dédiées à Harry Potter et Game of Thrones, chef d’œuvres de la littérature fantastique que, heureusement, Norbert connait... de nom !
C'était notre première expérience avec British Airways : on a apprécié les dispositifs de sécurité drastiques (mon sac-à-dos a été entièrement inspecté et vidé à cause d'un malheureux tout petit spray d'eau d'Evian...), les films dans l'avion exclusivement en anglais (mais pas besoin de comprendre pour "A star is born", il suffit de mater Bradley Cooper...), un atterrissage en zig-zag (une première !) et la surprise pour le tea-time pendant le vol !
On arrive à la Nouvelle-Orléans sous 29°C, on rejoint en taxi notre hôtel à 21h, c'est 4h du matin en France... En espérant qu'on va pouvoir dormir parce que notre chambre donne pile sur la rue où passe le "tramway nommé Désir" (en l'occurrence, nous, notre désir c'est surtout qu'il arrête de passer !)
On mange dans un resto de l'aéroport d'Heathrow... Norbert "ouais, ben, c'est de la bouffe alimentaire !" Cqfd...