La devinette du jour !
De quoi s'agit-il ? Un indice : Plastic Bertrand ne l'a pas obtenu mais Milli Vanilli (duo germano-français), oui ! Et pourtant aussi menteurs l'un que l'autre puisque dans les deux cas... personne ne chantait !
Pas de tornade prévue aujourd'hui mais la pluie est toujours au rendez-vous... Cela va réduire nos balades en extérieur et nous précipiter dans les musées ! Cela tombe bien car, sur la route qui nous mène à Memphis, nous allons nous arrêter à Cleveland, sur les conseils de notre charmante commerçante d'hier, pour visiter le Grammy Museum du Mississippi.
Carte des intérêts touristiques du trajet du jour.
La journée commence forcément bien quand la salle du petit-déjeuner de l'hôtel met un gaufrier à notre disposition... mais du coup, qui dit breakfast inclus, dit départ plus tardif le matin !
Le Blues Trail continue de suivre le Mississippi dont la hauteur d'eau affleure déjà le niveau de la route...
Petit frère de celui de Los Angeles, le Grammy Museum de Cleveland célèbre depuis 2016 tous les métiers de l'industrie de la musique en braquant le projecteur sur les racines musicales du Mississippi.
Les Grammy Awards ou Grammies, créés en 1958, sont l'équivalent de nos Victoires de la Musique. Les trophées sont décernés chaque année par la "National Academy of Recording Arts and Sciences" afin d'honorer les meilleurs artistes et les meilleurs techniciens dans le domaine de la musique. De nombreux artistes du Mississippi ont été récompensés, comme B.B. King qui a reçu 16 récompenses, Muddy Waters (7), Charley Patton (considéré comme le Père du Blues, il avait du sang Choctaw...) ou Elvis (14 nominations mais seulement 3 prix !)
Le trophée est une élégante statuette représentant un gramophone (vous avez pu voir les Grammies de B.B. King dans l'article d'hier...), sa représentation géante trône bien sûr à l'entrée du musée.
Dans la première salle, une exposition présente affiches, photos, costumes et instruments utilisés lors des diverses cérémonies des Grammy Awards.
J'adore les affiches très pop et colorées des différentes éditions, et les photos noir et blanc du photographe officiel Danny Clinch (lui aussi récompensé...)
Diaporama : Affiches et photos du Grammy Museum de Cleveland
A noter que pour reconnaître Stevie Wonder , il suffit de la silhouette de son profil...
Le très beau Grammy utilisé dans l'une des affiches est bien sûr la réponse à la devinette du début de l'article...
Une merveille d'art cinétique
Les tenues rivalisent de paillettes, plumes, bling-bling et mauvais goût : le show-bizz américain dans toute sa démesure ! (de gauche à droite : Charli XCX, Cee Lo Green, Pharrell Williams et Mile Rogers, Katy Perry)
Diaporama : Tenues du show-bizz américain (Beyoncé, Kanye West, Elvis, Michael Jackson...),
Un Grammy Award de 1961 pour la chanson Moon River que vous pouvez écouter ci-dessous :
Dans la section "Iconic Instruments", exposition de plusieurs instruments de musique ayant appartenu à des artistes célèbres comme B.B. King, Miles Davies, Bob Dylan ou Bruno Mars...
Diaporama : Grammy Museum Iconic Instruments
Une autre section nous raconte l'histoire de la guitare électrique, où Fender (avec sa Telecaster d'abord puis sa Stratocaster 3 ans après) et Gibson (avec sa Les Paul) ont joué un rôle primordial.
Puis on entre dans les salles interactives avec moult consoles, "bars" et tableaux tactiles nous permettant d'écouter des œuvres primées en recherchant par titre, par interprète, par auteur, par compositeur, par année, par récompense... on pourrait y passer des journées entières !
Moi j'ai choisi d'écouter les Beatles : entre 1964 et 1996 (si on ne compte pas le trophée du couronnement de leur carrière en 2014), 23 nominations dont "Album de l'année" et "Meilleure performance vocale contemporaine par un groupe " pour presque tous leurs disques... et 7 trophées seulement ! (ok, ils ne sont pas américains...)
Ici une table à écran tactile longue de 5,5 mètres, surnommée "Crossroads Table", nous permet de découvrir l'histoire de la musique populaire et donne accès à des informations sur 160 genres musicaux.
Voilà ce que ça donne quand on clique dessus...
Ah ben oui, moi je n'écoute pas B.B. King (ni Plastic Bertrand, je vous rassure...) Il faut dire que Bruno Mars, qui a fait ses débuts dans le divertissement à l'âge de 4 ans en tant qu'imitateur d'Elvis Presley pour l'émission de variétés de son père, a déjà été nominé 27 fois (donc plus que les Beatles...) et a obtenu 7 prix depuis 2010.
La preuve !
Voici la section "studios de production"
Dans les mini-cabines, nous sommes accueillis par Keb 'Mo' qui nous aide à écrire, mixer, enregistrer et produire notre propre chanson de blues. Avec des capacités de mixage variées, on peut créer un hit et le stocker dans les archives du musée ! Bon, au moment du stockage, il faut donner plein d'infos persos... du coup, on a arrêté : tant pis pour la célébrité !
La salle Roland permet aux visiteurs de participer au processus de création musicale : en jouant des instruments de musique électroniques, on peut appréhender la façon dont la musique d'aujourd'hui est élaborée. De gauche à droite, j'ai reconnu toute seule Keith Urban, Kurt Cobain et Stevie Wonder... je ne suis pas aussi nulle que je le pensais !
Pour finir, on peut apprendre de nouveaux mouvements de danse avec Ne-Yo en suivant les cases qui s'éclairent sur une piste de danse colorée... Norbert est un peu circonspect sur ce coup-là !
C'est l'occasion de (re)découvrir la chronologie des styles de danse inspirés par la musique de leur époque...
D'ailleurs j'en profite pour boucler la boucle en vous proposant ce montage génial mettant à l'honneur des extraits chorégraphiques issus de l'âge d'or des comédies musicales et un titre de... Bruno Mars ! J'adore !
Il est déjà midi et nous assistons au repas de 2 écoles qui pique-niquent chacune à deux extrémités du vaste hall d'entrée... donc, ici, l'école des enfants blancs avec les profs blancs...
...et là, l'école des enfants noirs avec les profs noirs.. quand je vous disais qu'il y avait encore du boulot !
A l'extérieur, un jardin de sculptures qui font honneur à la musique : à gauche, Ramblin' Return de John Ellis et à droite Tribute to Stradivarius de Bryan Massey
Et en face, une Ohlala comme en Louisiane... mais sans la mousse espagnole !
Plan touristique de Clarksdale
60km plus loin, nous arrivons, toujours sous la pluie, à Clarksdale, autre ville mythique du Blues.
Clarksdale est notamment célèbre pour son panneau Crossroads qui marque le croisement des Highway 49 et 61, le lieu légendaire où le bluesman Robert Johnson aurait vendu son âme au diable en échange de son extraordinaire talent de guitariste, comme il le raconte dans sa chanson intitulée -vous l'auriez deviné- "Crossroads" (oui je sais, sur le lien, c'est la reprise de Clapton... je préfère !)
On y trouve également le Delta Blues Museum... qui est fermé, on ne sait pas pourquoi! (et puis de toutes façons, photos interdites à l'intérieur...)
Et surtout, le mythique Ground Zero Blues Club (387 Delta Avenue), juke joint pur jus, à la façade décrépie bien peu engageante, et pourtant listé dans le "top 100 des bars et night clubs d'Amérique" ... c'est là, bien sûr, que nous avons l'intention de manger !
Ground Zero parce que Clarksdale est considéré comme l'endroit où le blues a commencé : c'est le point zéro de l'émergence de la musique de Muddy Waters, pionnier du blues et originaire du coin...
Dès l'entrée, on en prend plein les mirettes
C'est une débauche de couleurs et de décorations hétéroclites couvertes de graffitis ! Les clients ont en effet le droit de barbouiller murs, affiches, tables, chaises, comptoir etc... de leur nom et de petits messages... D'ailleurs, à peine arrivés et la serveuse nous apporte un feutre indélébile pour nous permettre de jouer nous aussi !
Du coup, on ne s'en est pas privé !
Moi, j'écris le mien sur la scène... Malheureusement pas de prestation le midi : pour profiter de la musique live, il aurait fallu venir un soir, entre le mercredi et le vendredi...
Le bar est une merveille dans le style destroy...
Originaire de Clarksdale, guitariste à ses heures, l'acteur Morgan Freeman, qui est à l'honneur ici, est en fait l'un des co-propriétaires du club qu'il a ouvert en 2001 afin d'avoir "un bon endroit où manger et écouter de la musique quand il revient chez lui" !
Diaporama : les guitares déco du Ground Zero Blues Club
On nous apporte le menu et les prix modiques nous étonnent... on est un peu inquiets quant à la qualité des plats que l'on va nous servir ! Je choisis le Real Deal Sammich et Norbert le Fried Catfish...
Et en fait on va se régaler ! Les effilochés de porc lentement grillés au barbecue sont hyper fondants, les accompagnements sont originaux, la bière excellente...
...même la panure du catfish de Norbert est croustillante et savoureuse ! Bref, on prend notre temps parce qu'on passe un excellent moment !
L'extérieur est tout aussi extravagant. En principe, il y a plein de canapés déglingués sous le porche mais là, avec la pluie, ils ont dû les rentrer...
Le mauvais temps ne nous permet pas non plus de faire une balade à pied dans Clarksdale pour voir ses quelques fresques... on va se contenter de passer en voiture à côté de celle-ci...
et de ce snack original...
On pourrait facilement rentrer chez nous en tournant à gauche mais non... Memphis nous attend et la journée n'est pas terminée !
BONUS FAMILIAL
Diaporama : Nous à Cleveland et Clarksdale
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ALBUM PHOTO D'INDIANOLA ET CLARKSDALE