La photo du soir
Un voyage qui me donne des ailes !
Après la visite de deux musées, nous avons envie de nous aérer un peu, aussi nous retournons sur Beale Street afin de prendre le pouls de la rue en fin de journée, en essayant d'éviter cette fois le rush nocturne...
Nous rejoignons notre hôtel en longeant le Mississippi sur lequel on aperçoit l'American Queen, bateau de croisière à aubes qui descend jusqu'à la Nouvelle-Orléans... c'est vrai, on avait oublié que Memphis était construite en bordure du fleuve !
Nous repartons donc à pied pour re-découvrir Beale Street... à la faveur de la lumière du jour et sans l'aveuglement des néons, nous remarquons en effet des choses qui nous avaient échappé hier soir, comme les œuvres de street-art...
Diaporama : Memphis, street-art
On s'extasie à nouveau sur les guitares qui se succèdent sur le trottoir, à l'image des bottes de Cheyenne ou des bisons de Custer...
Diaporama : Memphis, guitares
Bien que Beale Street ne soit pas célèbre pour son architecture, nous avisons plusieurs bâtiments en brique dont les plus anciens datent de 1870... et toujours des devantures surchargées !
Le Old Daisy Theater (329 Beale St), construit en 1912, est un petit théâtre de 600 places. Il a la particularité d’avoir la scène placée côté rue.
En face, son petit frère le New Daisy Theater date de 1941. C'est l’une des scènes les plus dynamiques de la ville, elle propose des concerts de groupes prometteurs et d’artistes autrefois célèbres.
Cette façade soutenue par des poutres métalliques est tout ce qui reste du Gallina Exchange Building (183 Beale Street) que le feu ravagea en 1980. C'était le plus beau bâtiment de Beale Street, résidence personnelle de la famille d'un juge qui en avait transformé une partie en hôtel de luxe.
Le feu a d'abord ravagé l'intérieur puis un coup de vent a fait tomber le toit et les murs !
Depuis 1990, le pub irlandais Silky O’Sullivan's a installé son patio derrière la façade en ruine. On y trouve aussi un « Walk of Fame » où plusieurs stars telles que Johnny Cash, Ella Fitzgerald, Bob Hop ou Carl Perkins ont laissé l’empreinte de leurs mains et leur signature.
Diaporama : Silky O’Sullivan's Walk of fame
A noter que les trottoirs de Beale Street font aussi honneur aux stars de la musique avec 150 notes de musique en cuivre incrustées dans le ciment.
Mais chez Silky O’Sullivan, les vraies stars ce sont elles... Angelina et Xena, les chèvres amatrices de bière ! Et comme elles adorent grimper, on leur a même construit une tour/toboggan où elles adorent s'aventurer sans qu'on ait eu jusqu'ici à déplorer de chute, même lorsqu'elles sont imbibées de bière... on ne peut pas en dire autant de tous les clients du pub !
En face, le Rum Boogie Cafe (182 Beale Street) demande 5$ de droit d’entrée mais personne ne nous réclamera rien lorsque nous y rentrerons pour prendre des photos...
A l'intérieur, la déco est encore plus chargée qu'au Ground Zero Club de Clarksdale : 200 guitares signées des plus grandes stars, des pièces de musées, des disques d'or d'Elvis, des photos, des affiches......
Diaporama : Rum Boogie Cafe
Et au fond de ce juke joint, un orchestre de la Stax Music Academy qui se prépare pour la soirée...
Au 201 Beale Street, le Jerry Lee Lewis Cafe and Honky Tonk. Ce n’est qu’en 2013 que le grand nom de la musique Rock et Country a ouvert cet établissement qui regorge de souvenirs de sa longue carrière...
...dont son piano et sa moto.
On trouve aussi de beaux engins à l'extérieur...
et comme hier, des voitures de police à tous les coins de rue et des patrouilles qui font leurs rondes pour éviter que les esprits ne s’échauffent...
Faut dire que l'Hôtel de Police n'est pas bien loin ! (notez la discrète fresque en trompe-l’œil représentant le drapeau américain...)
A. Schwab (163 Beale Street), ouvert en 1878 par Abraham Schwab qui avait fui l’Alsace Lorraine pour ne pas être enrôlé dans l’armée, est le plus vieux bâtiment de la rue.
A l’intérieur, on découvre un bar...
et, sur 2 étages, tout un bric-à-brac hétéroclite (et pas toujours de bon goût !) ainsi qu’un mini musée dédié à Beale Street. Dans le diaporama ci-dessous, je vous laisse le soin de repérer " Le petit livre d'Or sur Dieu", le pyjama Elvis, les bougies aux formes évocatrices et le fameux "Erector", qui n'est pas un super-héros sexy mais l'équivalent de notre Meccano !
Diaporama : Memphis, A. Schwarb
La boutique de Memphis Music (149 Beale St) vend des œuvres en cuivre que j'adoooore... malheureusement un peu trop encombrantes dans l'avion...
Diaporama : Memphis Music shop
La nuit commence à tomber sur Beale Street...
On se dirige vers le croisement de la rue avec Main Street, où trône une statue d'Elvis
et l’Orpheum Theatre, construit en 1928, autrefois palais du vaudeville et qui accueille aujourd’hui les tournées des shows de Broadway.
Mais Beale Street, ce n'est pas seulement des salles de spectacles, des bars, des restos, des night clubs, des œuvres d'art et de la musique... l'intérêt de la balade réside aussi dans la foule qui la fréquente, quand les gens dansent dans la rue de façon débridée, quand chacun sort sa plus belle tenue pour rivaliser d'élégance... enfin... pas tout à fait l'élégance à la française ! C'est aussi ce que j'aime chez les américains : le short minimal fréquente ouvertement la cellulite, le costard/cravate côtoie les grosses chaines de métal, les popotins rebondis sont moulés dans des pantalons à rayures, les poitrines généreuses sont très décolletées ou couvertes de gros motifs scintillants... et personne ne porte de regard dépréciateur sur les autres, aucun jugement sur les apparences, aucun complexe physique, aucune peur du ridicule, aucune crainte du "fashion faux-pas" ! (NB : trouvez l'intrus dans le diaporama ci-dessous !)
Bref, pour résumer, je me contenterai de citer la célèbre poétesse Martine-belle-sœur : "Aux États-Unis, on se promènerait à poil et avec une plume dans le..., personne ne ferait attention à nous !"
La fatigue nous rattrape, on se dirige donc vers notre hôtel.. mais je vous rassure, à pied, pas dans le carrosse de Cendrillon conduit par un chien !
On passe devant l'Autozone Park, en pleine effervescence sportive... on découvre une entrée latérale ouverte, on monte les escaliers pour jeter un coup d’œil et là, on tombe sur un préposé à la sécurité qui s'approche de nous d'un air patibulaire... et nous invite à entrer pour y voir mieux !
Puis il appelle sa responsable Alette qui nous accueille avec une tonne de welcome, nous invite à nous asseoir...
..et passe 20mn à tenter de nous expliquer les règles du baseball auxquelles je ne comprends absolument rien : je sais qu'il est question de première base, deuxième base et troisième base, mais moi je ne connais que la base 10, alors..
Continuant son accueil style VIP, elle nous fait cadeau de 2 casquettes, et c'est à partir de ce moment-là que nous devenons des supporters inconditionnels des Redbirds de Memphis !
Bon, là, ya un lanceur à droite et un frappeur/batteur à gauche... c'est la seule chose que j'ai comprise. Ensuite, il y en a qui partent en courant dans le sens inverse des aiguilles d'une montre mais je ne sais pas quelle mouche les pique... ça ne nous empêche pas de les acclamer en même temps que le reste des spectateurs !
Comme on prend poliment congé (on a faim !), Alette nous invite à revenir dans une heure pour les "Fireworks"... il suffit qu'on se présente à la même entrée, elle nous attendra ! Ils sont tellement accueillants, ces américains, qu'on a l'impression d'être des gens super importants !
Pour clore cette journée bien remplie, nous reviendrons donc - la casquette de fan toujours vissée sur la tête - assister d'abord à la fanfare qui, tout en jouant, forme des figures géométriques différentes sur le terrain, puis au feu d'artifice... enfin, plutôt de gros pétards destinés à faire beaucoup de bruit et beaucoup de fumée !
Diaporama : feu d'artifice du samedi soir à l'Autozone Park