Nous voilà remis de nos émotions de la veille (on s’est pris pour la famille Ewing le temps d’une soirée), nous sommes donc prêts à aborder cette journée de temps libre à SF.
Nous dédaignons South Of Market et ses boutiques de marques pour commencer notre promenade par le quartier italien de North Beach où nous assistons dans Washington Square à des démonstrations de Taï Chi (célèbre gymnastique romaine…)
Puis, sur les conseils de Papilou et Mamilou (célèbres globe-trotters français), nous décidons de monter jusqu’à la Lombart Street que les américains décrivent comme la rue ouverte à la circulation la plus tortueuse du monde en raison de son enchaînement de huit virages en épingles à cheveux.
Non seulement l’endroit est très joli grâce à ses hortensias luxuriants...
... mais la vue sur St Francisco, avec ses rues pentues à 20%, la Coït Tower au fond, le quartier financier à droite et le brouillard sur la baie, est très typique des feuilletons américains.
Bon, il fait gris et on n’a pas forcément très chaud mais, pour faire bonne figure, on essaye d'enlever quelques épaisseurs pour les photos… pour ma part, là, j'ai réussi à enlever le foulard !
Ensuite, nous quittons Russian Hill pour redescendre jusqu’au Fisherman’s Wharf en passant par Powell et Mason où nous nous extasions : Norbert devant les rutilants cable-cars en bois stationnés, Charline et moi devant les boutiques pour touristes (elles sont toutes identiques mais on les fera toutes !)
A Fisherman’s Wharf, nous avons une pensée émue pour Maxime devant la vitrine de Boudin, célèbre boulangerie à la française qui expose des pains dorés de toutes formes.
Aucun rapport avec cette photo et le nom de la boulangerie... (bon, y'a quand même écrit " Boudin sur le quai" au dessus de la tête de Charline...)
Nous visitons pour une modique somme un musée d’automates (l’aquarium est vraiment trop cher !) et nous nous arrêtons pour écouter un musicien très couleur locale (un orchestre à lui tout seul !) qui semble avoir pris racine dans le trottoir (non, non, pas celui que vous voyez sur la photo ci-dessus...)
Cette matinée à San Francisco nous fait prendre conscience que toute chose et son contraire se côtoient dans cette ville : musées d'art, d'Histoire et de l'absurde, palais et masures, automobile et cable-car, magasins de luxe, centres commerciaux et petites épiceries, architecture classique ou délirante, attachement au passé et projection dans l'avenir… Cette ville que l’on qualifie souvent comme la plus européenne des villes américaines me semble plutôt être la concrétisation la plus aboutie du Melting Pot et de la mentalité américaine : liberté, diversité et extravagance en sont les maîtres mots…
Nous prenons notre repas de midi au Pier 39 dans un restaurant… italien avec vue sur la mer, alléchés par un menu qui nous permet de déguster du gâteau aux carottes et à la cannelle (toutes les pâtisseries ici sont plus ou moins à la cannelle… heureusement, on aime !) puis nous faisons 2 équipes pour l’après-midi : Norbert va aller se perdre dans un immense magasin de musique qu’il a repéré depuis la veille, tandis que Charline et moi allons nous perdre dans la Prescott Street, à la recherche de la maison de la série américaine "Charmed"… ce qu’il ne faut pas faire par dévouement maternel !
Nous voilà donc en train de grimper péniblement la susdite rue (en pente bien sûr !) pendant une bonne partie de l’après-midi quand soudain, je fais remarquer à l’individu qui me sert de fille (ton de rage contenue) qu’il est dommage qu’elle ne connaisse pas le numéro de la maison… ce à quoi elle me répond doctement qu’elle sait que « c’est dans les 100 »… et là je stoppe net, au bord de l’évanouissement, me retenant de l’étrangler !
Nous sommes en effet devant la maison 2133 ! Et les numéros augmentent avec la montée, bien sûr… (« Ah bon ? Y’a des numéros écrits ? »… ah, vous aussi vous l’auriez étranglée ?)
Nous voilà donc dans le sens de la descente, nous repassons devant les Painted Ladies, nous continuons péniblement jusqu’au n°0… sans trouver la dite maison, bien entendu !
Par contre, nous avons trouvé une pub pour notre chauffeur... qui précise son classement dans la liste des meilleurs chauffeurs des USA !
Revenue en France, j’apprendrai avec résignation que la maison ne se situe pas à San Francisco mais à Oakland... eh oui. !!!!
Bah, la promenade nous a permis de visiter un superbe quartier de maisons victoriennes plus belles les unes que les autres…
Fourbues (nous avons fait des miles sans rencontrer âme qui vive…), nous reprenons le bus direction South Of Markert, mais nous ne sommes quand même pas encore assez fatiguées pour éviter de nous arrêter dans l’immense Virgin Megastore où nous faisons encore quelques kilomètres de promenade avant de rejoindre l’hôtel où nous attend un Norbert surexcité : il s’est régalé dans son " Guitar Center ", passant l’après-midi à faire des "bœufs" (rassurez-vous, rien à voir avec les steacks) avec des américains accueillants qui lui ont laissé jouer de tous les instruments en lui prêtant même des baguettes… une autre mentalité, je vous dis ! (j’ai d’ailleurs eu peur un instant qu’on soit obligés de rapporter 3 guitares et 5 batteries avec nous dans l’avion… les prix sont paraît-il aussi accueillants que les gens !)
(Photo trouvée sur le net)
Bon, on n’en a pas encore fini avec San Francisco…Toujours sur les conseils de Papilou (célèbre etc …), j’ai en effet réservé par Internet un repas dans un restaurant panoramique au 46e étage de la tour de l’hôtel Hilton où nous avons rendez-vous à 20h pour profiter de la vue sur San Francisco à la tombée de la nuit : le temps s'est éclairci, nous avons de la chance !
Après quelques sueurs froides dues à un petit malentendu avec les employés de notre hôtel à qui j’avais demandé la veille qu’ils appellent pour confirmer la réservation et qui m’annoncent ce soir qu’il n’y a aucune place au Cityscape du Hilton, croyant que je voulais réserver… (dur dur de se comprendre quand les uns parlent avec l’accent français et les autres avec l’accent chinois !), nous repartons direction Union Square et le quartier des affaires (on a un peu les pieds en marmelade… en plus on est obligés de marcher vite pour se réchauffer !)
On se prend une nouvelle fois un peu pour des vedettes en entrant dans l’immense hall de cet hôtel de luxe : on n’ose pas photographier de peur de faire plouc mais on ne résistera plus à l’envie de garder des souvenirs de cette soirée quand on découvrira en haut la superbe vue sur San Francisco illuminée comme un sapin de Noël (comparaison très originale, vous en conviendrez)…
On prendra même les toilettes en photos !
Faut dire que dans les toilettes, il y a le coin salon, le coin maquillage et le coin plus intime… on se sent comme chez soi !)
Charline commande une salade Sharlene, Norbert et moi du bison en sauce...
On mange les yeux rivés sur le panorama de SF By Night, c’est délicieux mais on se privera de dessert, histoire de garder un peu de dollars pour la fin du voyage… ce qui désole visiblement notre serveur, très sympa au demeurant (bon, il se consolera avec le pourboire)
En rentrant, nous passons par le quartier chinois.
Les commerces sont ouverts et les rues sont encore très animées.
Nous allons vraiment quitter San Francisco avec regret, nous avons adoré l’ambiance de cette ville, son architecture, la diversité de ses quartiers et il nous reste tellement de choses à voir, notamment les parcs (il y a un Japanese Tea Garden dans le Golden Gate Park dont j’ai vu des photos sur internet avec cascades, étangs, ponts à dos d'âne, bonsaïs et pagodes miniatures… une petite merveille à découvrir… une autre fois… et avec le soleil… peut-être !)
C’est en fait la première véritable ville que nous visitons aux USA, Las Vegas n’étant qu’une succession d’hôtels et les " villages" des assemblages de maisons sans véritable centre. C’est peut-être en cela que San Francisco peut être comparée aux villes européennes...