La photo du jour
Nous voilà partis à la découverte du Nouveau-Mexique, 5e plus grand Etat des USA, cédé par le Mexique en 1846. Une région peuplée d'indiens Pueblos, d'Espagnols et d'Anglais... un sacré melting pot culturel !
Nous quittons Las Cruces (que nous n'avons pas visitée) par l'Interstate 15 en direction de Santa Fe, capitale du Nouveau-Mexique.
Un dépot de gypse ?
Bon, il va donc falloir qu'on goûte le vin du coin...
Nous dépassons Albuquerque et quittons l'autoroute pour emprunter la route la plus longue, le Turquoise Trail (NM state road 14) dont les sites internet vantent les centres d'intérêt. Nous longeons de nombreux et immenses ranchs à travers des paysages à la végétation clairsemée.
Très joli overlook, du coup, on arrête la voiture sur le bord de la route...
Nous avons décidé de faire une étape à Madrid pour le lunch : nous n'allons pas regretter notre arrêt... Cette petite ville n'a qu'une seule rue mais elle est entièrement dédiée à l'art le plus loufoque qui soit !
L'originalité passe d'abord par le choix des couleurs...
Mais en fait, l'art est partout, sous forme de fresques aux couleurs flashy, de sculptures faites en matériaux de récup, de carcasses de véhicules abandonnés, de tags, de poteries... on ne comprend pas toujours le concept sous-jacent mais ce n'est pas grave, c'est bohème, l'ambiance est bon enfant et on s'amuse bien !
Nous prenons notre repas dans la Mine Shaft Tavern (Madrid a exploité le charbon jusqu'en 1950 avant d'être totalement désertée puis réhabilitée par un certain Joe Huber qui a tout racheté dans les années 70 et a décidé de louer les anciennes cabines de mineurs à des artistes locaux)
Le restaurant est tenu par deux dames très musclées, très tatouées et toute habillées de cuir... l'une des deux a des yeux bleus à tomber par terre : je n'ai pas pu m'empêcher de le lui dire !
J'ai choisi le hamburger de bison : c'est low fat !
Ensuite, petite promenade digestive dans la Main Street...
Et c'est là, juste là, à cet endroit, que pour la première fois d'une longue série, nous perdons Martine dans une bijouterie...
En deuxième plan, Martine qui ne va pas tarder à re-rentrer dans une nouvelle bijouterie...(admirez au passage les différentes couleurs de gravier)
Ici, vous ne manquerez pas de noter que les nippes informes qui pendouillent sont en fait des "vêtements romantiques"... Je dois préciser que la boutique avait pour nom "Le Paradis"...
Qui veut acheter un torse mâle pour décorer sa chambre ?
Et une photo spéciale pour Papilou qui comprendra...
Je zoome ! (au fait, là aussi on a perdu Martine : y'avait écrit "Silver" et "Turquoise" !)
Ah ben oui, influence hispanique... des T.shirts à l'effigie de Notre dame de Guadalupe, ça fait trop envie !
On finit dans un petit parc où une artiste a peint des "tableaux" spéciaux pour touristes... et ça marche ! Attention, âmes sensibles, s'abstenir...
Oui, moi aussi ça me fait peur...
Le plus méconnu des frères Dalton...
J'ai un faible pour celui-là...
Spécial dédicace à Anne : j'ai trouvé mon tutu !
On s'est bien marré, alors on a laissé quelques dollars dans la boîte de l'entrée...
On poursuit le Turquoise Trail en direction du nord.
Nous nous arrêterons à Cerillos qui par contre, a vraiment tout de la ville fantôme : pas âme qui vive (enfin, si : une !), rues en terre battues, peu de maisons rénovées...
Ouais, ben moi, pas envie d'aller boire une bière dans ce bar !
Une très jolie église en adobe, toutefois...
et une zone résidentielle composée... d'une maison !
Du coup, je suis rentrée... un peu !
On ne s'attarde pas parce que, finalement, on se sent un peu seuls dans les rues complètement désertes et du coup, on n'est pas très rassurés...
Nous arrivons donc suffisamment tôt à Santa Fe pour visiter le centre historique. Nous sommes logés pour 2 nuits à proximité de la Plaza, avec parking gratuit, on apprécie...
Et puis on a les images religieuses même dans les WC !
Nous nous attendions à beaucoup de touristes car c'est la veille d'un week-end mais finalement, si la ville est bien animée, la foule n'envahit pas les rues...
On fait le tour de la Plaza pour admirer les batiments en adobe : une loi de 1958 a édité des normes de construction très strictes (hauteur limitée, toits plats, adobe...) et la ville ne possède aucun building. Avec son "zocalo" et ses coursives en arcades, Santa Fe n'est pas sans nous rappeler la ville de Merida au Mexique...
Le Palace des Gouverneurs a été construit en 1610, c'est le bâtiment le plus ancien des USA encore en service. Sous ses arcades, des artistes indiens sont installés pour vendre leur art original (donc, des bijoux !)
Nous empruntons la rue San Francisco
(avec un arrêt pour admirer les intérieurs de l'hôtel La Fonda, le plus ancien de Santa Fe)
afin d'aller vite visiter la cathédrale San Francisco de Assisi avant sa fermeture (ici, tout ferme entre 17 et 18h...)
De style néo-roman, elle est vraiment très belle, pas trop chargée en décoration et en dorures... ça nous fait bizarre de découvrir une architecture et une déco sobres et de bon goût après nos expériences artistiques farfelues de la journée! Du coup, on est très fiers d'apprendre qu'elle a été conçue par des architectes français (cocorico !!!)
Le retable dédié aux saints américains (ayons donc une pensée pour le saint des miches de pain et la sainte de la guitare...) a été rajouté en 1987 pour le centenaire de la consécration du site
Dans la petite chapelle (dernier vestige de l'église en adobe bâtie par les Espagnols en 1714), la plus ancienne statue de la Vierge aux USA, importée d'Espagne en 1625, Notre-Dame La Conquistadora, qui sort de temps en temps prendre l'air lors de processions en changeant régulièrement de tenue (pire qu'une Barbie !)
Et ce très beau Christ émacié (ben oui, moi j'ai bien aimé sa modernité...)
En voyant les instruments, je m'interroge sur le style de musique religieuse jouée dans cette cathédrale...
En tous cas, certains sont très beaux (remarquez ici encore la couleur turquoise...)
A l'extérieur, une très belle statue représente la première sainte amérindienne : Kateri Tekakwitha, qui a vécu au 17e siècle.
Ensuite, nous filons vers la Chapelle Loretto
pour aller y admirer son mystérieux escalier en colimaçon... ah non, pas mystérieux : miraculeux !
Cet escalier à 2 spirales aurait en effet été construit vers la fin du 19e siècle par un mystérieux charpentier apparu suite à une prière des soeurs dédiée à St Joseph, avec une essence de bois inconnue dans la région et en défiant les lois de l'apesanteur car il tenait sans clou ni colle et sans pilier central...
Mais le plus miraculeux dans cet événement, c'est que le charpentier serait reparti sans se faire payer !
La rembarde a été rajoutée plus tard comme le montre cette vieille photo
En tous cas, cette forme hélicoïdale est très harmonieuse
La chapelle Loretto est donc maintenant un lieu de pélerinage (d'où les centaines de croix accrochées à cet arbre à l'entrée).
Nous poursuivons notre balade dans Santa Fe, enfin surtout Norbert et moi... (Martine doit se lisser les cheveux !)
Heureusement car on l'aurait définitivement perdue sur le Old Santa Fe Trail (que des bijouteries...)
Santa Fe est réputée pour son artisanat
Nos pas nous mènent (enfin, façon de parler... c'est mon roadbook qui nous mène !) jusqu'à la Mission San Miguel Church, construite au début du 17e siècle et reconnue comme la plus ancienne église des USA (bon, faut dire qu'aux States, ils aiment bien être les "plus" quelque chose... alors des plus vieilles églises et des plus vieilles maisons du continent, y'en a un peu partout !)
Elle a subi de nombreuses vicissitudes (révolte des indiens Pueblos, séisme) et a dû être plusieurs fois restaurée.
Le retable en bois date de 1798, ce qui ne nous rajeunit pas (comme vous vous en doutez, c'est d'ailleurs le plus ancien des USA...)
Et comme un bonheur n'arrive jamais seul... voici la plus vieille maison des USA !
Quoique un peu plus ancienne sur sa façade orientale, visiblement...
... façade devant laquelle un gentil couple affublé d'énormes sac-à-dos nous propose de nous prendre tous les deux en photo.
De retour à l'hôtel, point de Martine... on s'inquiète car elle ne va pas avoir le temps de se lisser les cheveux ! (En fait, elle a fait une pause sur la Plaza pour y profiter de l'ambiance musicale en cette fin de journée)
Et donc... voilà le résultat !
Le soir, on retourne sur la place où les gens dansent pour fêter... le 14 juillet ? (c'est demain...)
Mais ce qui nous intéresse surtout, c'est l'exposition de voitures anciennes autour de la Plaza !
Moi, j'adore ça, alors je multiplie les photos...
Leurs propriétaires tournent autour avec des airs de Bar Tabac (oui, bon, d'Artaban)... ça frime dur et nous on joue le jeu des touristes extasiés !
Un tableau de bord minimaliste
J'ai un faible pour les Chevrolet, les Corvette font mon ravissement...
On pourrait penser qu'il s'agit d'une intruse mais en fait, les Coccinelle étant assemblées au Mexique, c'est une voiture très prisée dans le coin.
En exclusivité pour vous... le camping-car le plus ancien des USA !
Soudain, à minuit, comme pour Cendrillon, tous les carrosses s'ébranlent en même temps en faisant bien ronfler leurs moteurs et corner leurs avertisseurs... c'est à celui qui fera le plus de bruit et attirera le plus l'attention !
La palme d'or revient à cette voiture qui nous a pliées de rire... elle se déplace comme des chevaux de bois dans un carrousel, en montant et descendant sur ses roues, ça a l'air vraiment super pratique pour se déplacer : cervicales en béton recommandées ! (NB : capture vidéo, d'où le manque de netteté)
Ce soir, non seulement elle ne va pas se lisser les cheveux mais visiblement elle ne va même pas se déshabiller pour dormir !
Dans la voiture, moi : "rappelez-moi que, le 20, c'est l'anniversaire de Julien"
Norbert : "C'est quoi ce lac ?"
Martine : "Le lac Caballo, je crois"
Moi : "Oui, c'est ça"
Martine : "Et il a quel âge, 28 ans ?
Moi : "je ne sais pas, ils ne le disent pas dans le Guide du Routard"
Martine : "Mais non ! Julien !"
Notre hôtel n'était pas terrible hier soir à Santa Cruz et pour un prétendu 3 étoiles, on était outrés de voir qu'il n'y avait même pas le double vitrage ! On s'est plaint toute la soirée d'entendre même les personnes parler à l'extérieur alors qu'on était au 6e étage !
Et bien finalement... on n'a jamais aussi bien dormi que cette nuit : c'est même l'alarme du téléphone qui nous a réveillés pour la première fois ! C'était bien la peine de râler...
Ah ces Frenchies !