La photo de l'aprem
L'après-midi, pour changer, on se fait le trail des Ohlalas d'Esplanade Avenue où nous continuons à nous extasier... devant les arbres !
Située en bordure du Faubourg Marigny et à la lisière du French Quarter et de Treme, cette longue et large artère arborée relie les rives du Mississipi au Bayou St John. C'est le pendant "créole français" du Garden District visité ce matin, aussi calme et reposant... on y croisera toutefois quelques touristes munis de couvertures, chaises pliantes et chapeaux bizarres, il faut dire que nous sommes en plein New Orleans Jazz and Heritage Festival dont nous entendrons les échos au cours de notre promenade, en provenance du Fair Grounds Race Course (hyppodrome) tout proche... (on ne s'y rendra pas mais ça a son importance pour la suite !)
C'est en bus que nous nous rejoignons les rives du Bayou St John, près de l'entrée du City Park dont nous ne visiterons même pas le jardin botanique... Martine n'est pas là pour râler, du coup, ce n'est pas marrant ! (bon, elle bougonne un peu mais en vrai, elle aime !) En fait, nous ne restons que 2 jours à Nola, trop peu de temps pour visiter les quartiers Est dont Esplanade Avenue va être quand même un petit aperçu, mix de belles demeures coloniales du 19e et de cottages créoles parfois plus anciens...
Nous commençons par la Pitot House, maison de style colonial français construite en 1799 pour la grand-mère d’Edgar Degas (dont la famille maternelle était donc louisianaise). A l’époque, le bayou St John reliait le lac Pontchartrain à la Mississippi River, et de nombreuses plantations s'étaient installées sur ses rives. Pitot House est la seule qui ait survécu.
C'est le même style créole que la plantation Laura que nous avons prévu de visiter demain. Celle-ci est ouverte aussi aux visites guidées de 10h à 15h mais pas aujourd'hui... tant pis pour nous ! Il faudra revenir !
Bon, pour Marie-Laure qui est toujours un peu déçue de ne pas voir les intérieurs... voici le plan de la maison qui révèle la structure classique des demeures de cette époque : 3 pièces à l'avant qui s'ouvrent sur une large galerie, et 2 pièces plus petites à l'arrière avec une galerie en retrait entre elles.
A côté, une bâtisse bien sympa... mais que dire de la pelouse!
Sans parler de la déco des extérieurs... sont très originaux les nains de jardin ici !
De toutes façons, la religion est partout... dans les jardins de cette école
ou de ce particulier
Aux fenêtres
Impossible de louper l'église catholique, bien imposante... et attendez, le meilleur...
...dans un petit parc privé, une reconstitution de la grotte de Lourdes !
On tombe rapidement sous le charme de cette avenue presque toute entière couverte par les ramures des chênes de Virginie.
Les racines énormes soulèvent les trottoirs... la promenade n'est pas de tout repos !
Une belle envergure ! (Je parle du tronc, bien sûr…)
Leurs branches touchent même les maisons, à croire qu'elles ne sont jamais taillées.
Norbert trouvent qu'ils ressemblent à des araignées à l'envers
On croirait en effet que les branches sont velues avec la mousse qui les recouvre...
En plus ils sont pleins de petits habitants...
Diaporama : chênes centenaires d'Esplanade Avenue
A part ça, pléthore de Ohlalas : beaucoup sont des Bed § Breasfast de luxe, certaines sont à vendre, d'autres des musées... On trouve tous les styles :
Italianisant
The Art House
Bon, là je ne vois pas trop l'italianisant mais c'est comme ça qu'elle est décrite sur le site de vente !
Néo classique
Free People of Colors Museum
Dufour Baldwin House (1859) au 1707 Esplanade Ave
D'inspiration victorienne ou Queen Ann
C'est amusant de voir comme les façades avant donnant sur la rue sont étroites (pour économiser sur les impôts...) par rapport à la profondeur !
Ces plans créent des aménagements intérieurs très peu fonctionnels, où il faut traverser une pièce pour accéder à une autre... parfois même plusieurs chambres pour rejoindre la cuisine !
Mon style préféré... le Gingerbread (= pain d'épices) !
Oui, oui, je vous jure, c'est un style architectural qui existe ! Il est originaire d'Haïti et mêle style victorien et français, toits très pointus, colombages de bois, dentelles ornementales, frises peintes, balustres et pilastres fantaisie...
Des Shotgun Houses et des cottages créoles très colorés
Et avec toujours une belle végétation et des jardins bien entretenus...
Certaines retiennent tout particulièrement notre attention...
Musson Villa au 2306 Esplanade Avenue est la demeure de la famille créole d'Edgar Degas qui y séjourna 6 mois en 1872 suite à un deuil qui l'avait plongé en dépression... Il y retrouva visiblement l'énergie créatrice, après 2 ans sans peindre, puisqu'il en rapporta 4 dessins et 18 toiles considérées comme les débuts du mouvement impressionniste.
A l'origine, le manoir était l'un des plus impressionnants de la région mais il a été coupé en deux résidences séparées, une partie ayant été déplacée de 6 mètres.
Un bâtiment a été aménagé en Bed and Breakfast (ici, la photo d'une chambre prise sur leur site) tandis que dans l'autre, un musée retrace la vie de Degas et propose de visiter sa chambre et son atelier de peinture. Les visites guidées (30$ quand même...) sont assurées par ses arrières-petites nièces.
En raison de la vue défaillante du peintre et de la luminosité du soleil de Louisiane, toute la collection de la Nouvelle-Orléans a été peinte à l'intérieur de ce qui s'appelle aujourd'hui Degas House.
Remarquables aussi ces 3 maisons de ville aux couleurs de Candy Crush dont l'une d'entre elle, la "Belle Esplanade" en rouge, est également un B§B luxueux...
5 chambres-suites décorées aux couleurs des façades et portant des noms français comme Les Fleurs, la France, le Pelican...
Celle-ci est disponible à la location !
Quand je vous parlais de chapeaux bizarres...
Au 1819, cette belle maison qualifiée sur les agences immobilières de "Renaissance revival" (gros pléonasme...) sera la vôtre pour 2 millions de dollars, je ne sais pas si le chien de décoration est vendu avec ou pas...
et bien sûr, un aperçu de l'intérieur pour Marie-Laure (c'est vrai que c'est beau... d'autant plus que la maison est vendue entièrement meublée... D'autres photos en cliquant ici !)
Alors lui, peint sur un transformateur, il a l'air super content mais à partir de ce moment de notre balade, nous, on l'est beaucoup moins... On tente de reprendre un bus pour rentrer à l'hôtel mais aucun ne s'arrête... on les voit passer bondés et on a beau à chaque fois avancer jusqu'à l'arrêt suivant, ça ne les vide pas pour autant ! Ils ramènent tous en centre-ville le public du festival de Jazz (qui rassemble quand même chaque année 500 000 spectateurs autour de 14 scènes...) et on commence à se dire que cette balade n'était peut-être pas un bon plan aujourd'hui !
A force d'avancer jusqu'à l'arrêt suivant, on finit par rejoindre Rampart Street...
Du coup, quitte à être arrivés jusque là, je propose à Norbert d'aller faire un tour sur Frenchmen Street...
...qui est la deuxième artère la plus animée la nuit après Bourbon Street (en plus, ça tombe bien... la nuit arrive !)
On ne regrettera pas ces kilomètres supplémentaires...
Bâtiments colorés façon créole,
ambiance bohème et arty,
fréquentation jeune,
et surtout musiciens de qualité... en fait, par rapport à Bourbon Street que nous avons déjà expérimentée hier soir, on a l'impression que les gens viennent ici pour écouter de la bonne musique et non pour se bourrer la g..... ! (voir en fin d'article pour écouter une prestation de ce groupe)
- Dans les années 1900, La Nouvelle-Orléans était la ville de tous les mélanges, tout y était possible, et dans le Quartier français la musique sourdait de partout et plus précisément dans les bordels de Storyville. Les meilleurs musiciens venaient s'y perfectionner. Les Blancs se contentaient de frapper du pied, les Noirs eux s'exhibaient dans des danses provocantes qui choquaient et rappelaient à certains le coït, qui se dit en créole " jass ". C’est ainsi que dans les années 1910, cette musique prit le nom "de jazz" !
- De nombreux artistes du blues sont originaires de la Nouvelle-Orléans comme Louis Armstrong, Sidney Bechet, Fats Domino, Mahalia Jackson, Harry Connick J... même Jerry Lee Lewis est Louisianais !
Ensuite, on fait un petit tour au marché des artisans... alors là, quelqu'un peut-il m'expliquer pourquoi nous n'avons acheté aucune affiche vintage alors qu'on adore ça ?
Donc maintenant, grâce à moi, vous êtes incollables en architecture et vous avez tout de suite reconnu une double Shotgun mâtinée de Gingerbread...
Après notre balade nocturne dans Bourbon Street hier, Norbert m'a dit quelque chose comme "C'est bon, il faut faire ça une fois dans sa vie mais là, ça m'a suffi... je ne le ferai pas 2 fois !" Sauf que maintenant, pour rentrer à l'hôtel, nous sommes obligés de repasser par le Vieux Carré...
En fait, La Nouvelle-Orléans, ambiance bon enfant et douceur de vivre dans la journée, devient complètement folle le soir !
Sur Frenchmen comme sur Bourbon, c'est la cacophonie totale dès que la nuit tombe ! Les bars se succèdent avec chacun son orchestre de musique placé toujours près de la porte d'entrée... qui reste ouverte !
Dans la rue, c'est donc un joyeux mais pénible brouhaha composé de musiques différentes à haute teneur sonore...
et des rires tonitruants d'individus à haute teneur d'alcool... Bon, là je ne dis pas que les personnes ci-dessus sont fortement alcoolisées... c'est juste pour vous montrer la taille des verres !
Tout ça accompagné de lumières multicolores qui clignotent partout... même sans boire, on va rentrer à l'hôtel complètement saouls !
En fait, là, il n'y a pas encore trop de monde car ce n'est que le début de la soirée... hier soir, on devait jouer des coudes dans la foule et essayer d'éviter les gens qui dansaient dans la rue avec leur immense verre de cocktail dans la main !
Mais les restos sont pleins à craquer..
On entre dans quelques bars de bon jazz comme le Fritzel's (Tiens ? Bonjour monsieur le pirate !)
Déco du plafond
Ok, je sais, tout à l'heure je vous ai fait croire qu'on n'avait rien bu... bon, y'en a quand même un qui a pris du coca (je ne dénoncerai personne, mais ce n'est pas moi !)
On rejoint Canal Street, très belle aussi la nuit
C'est beau mais franchement, avec 14 kilomètres dans les pattes et le ventre vide depuis midi, on n'en peut plus ! ! !
En plus, demain nous devons être en forme : départ de bonne heure de la Nouvelle-Orléans pour le pays Cajun via la route des Plantations... oui, Marie-Laure, on va enfin visiter l'intérieur des maisons !
Good Night !
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ALBUM PHOTO DE LA NOUVELLE-ORLEANS
BONUS : vidéo de la musique Live au bar "The Maison" sur Frenchmen street