La photo du jour
Le summum de la classe made in France, c'est de mettre une tenue assortie aux lieux visités...(pour le coup, je fais encore mieux que Martine !)
Je n'ai pas eu le temps de rédiger cet article pendant le voyage, ça prouve que nous avons eu une journée très remplie !
Nous empruntons aujourd'hui la scenique route des Pueblos (High Road to Taos), avec un peu d'appréhension parce que nous avons entendu dire beaucoup de choses désagréables sur l'accueil des touristes par les indiens de ces villages... du style : photos interdites sous peine de destruction du matériel (j'aimerais moyen !) ou alors permis onéreux à payer pour photographier ou filmer... pas de bonjour ni d'aurevoir dans les boutiques, surtout si on n'achète rien...
Oui mais voilà, j'ai prévu l'arme fatale que je me propose de dégainer si besoin ! Scotchée sur la housse de mon apn et bien en vue sur la plage arrière de la voiture, j'exhibe toute la journée... (suspense)
Et bien, je peux vous dire que ça a été super efficace ! Non seulement on a eu des sourires partout mais en plus ça nous a sauvé (presque) la vie lors de la CDJ que vous trouverez en fin d'article...
Nous nous sommes levés de très bonne heure car nous avons prévu beaucoup de visites aujourd'hui : aussi nous arrivons à Chimayó avant 9h et... tout est fermé !
Le sanctuaire de Chimayó (dédié à "Notre Seigneur d'Esquipulas") est un ensemble de plusieurs bâtiments en adobe, sculptures, jardins... qui représente un lieu de pélerinage très fréquenté par les chrétiens : on l'appelle d'ailleurs "la Lourdes de l'Amérique" et près de 3000 pèlerins y viennent d'Albuquerque, de Santa Fe ou de Taos à pied , tous les vendredis saints (ça, c'est de la rando !)
Plusieurs guérisons miraculeuses s'y seraient produites dès le 19e siècle suite à la découverte d'un crucifix enterré et la terre du site (Holy Dirt) serait elle-même un médicament à tous les maux...
Bien sûr, il propose aussi une boutique de souvenirs ! (Martine finira même par appeler "gift shop" tous les visitors centers des parcs...)
...ainsi que de nombreuses galeries d'art : nous avons d'ailleurs passé dans celle-ci beaucoup de temps à admirer les oeuvres et à discuter avec l'artiste, d'origine italienne.
Moi, j'aime beaucoup ce style un peu naïf et très coloré
La chapelle et le Portal de Santo Niño ont été construits en hommage à l'enfant d'Atocha, petite ville d'Espagne où un garçonnet aurait fait des miracles en nourrissant des chrétiens emprisonnés par des Maures avec des paniers de pain ne désemplissant jamais (comme Charline du temps où elle travaillait en boulangerie...)
L'enfant adulé ici est donc considéré comme une manifestation du christ (pas très juvénile l'enfant, cela dit...)
Nous commençons par la visite du Portal, constitué de plusieurs salles.
La première est décorée de chaussons et de photos, en guise de prières pour des miracles de guérison ou de remerciements à l'attention du divin enfant. Plus loin, on trouvera même un coffre empli de jouets...
Des familles entières viennent se recueillir ici
La déco et la statuaire mettent à l'honneur la Sainte Famille (élargie aux oncles et aux tantes de Jésus)
Dans une autre salle, l'iconographie fait référence à Adam et Eve (déjà parents avant d'avoir croqué la pomme ????)
Le toit du Portal est décoré d'une crèche
La très belle porte principale du Portal
Un exemple de la décoration extérieure
Derrière le Portal, le monument de la Nativité
Ensuite, nous retournons vers la Chapelle Santo Niño qui est enfin ouverte...
Belle façade (cliquer dessus pour voir la photo plus grande et plus nette)
La nef de la chapelle
Même les bancs portent une iconographie infantile...
Bon, ok, Martine aussi est assortie à la déco...
Tout en haut, là où la lumière surexpose l'image (on va dire que c'est la lumière divine...), on ne peut donc pas apercevoir la statuette en papier mâché rapporté en 1850 du Mexique où se trouve un autre sanctuaire dédié au même mouflet... C'est pour abriter cette poupée que la chapelle a été construite, c'est dire son importance... beau loupé, donc, sur cette photo !
Mais parce que c'est vous... je vous la mets ! (dans les pays hispaniques, à l'époque, on avait pris l'habitude de fabriquer l'enfant Jésus séparément de la Vierge Marie pour pouvoir aller régulièrement le promener avant de le remettre dans les bras de sa mère... il y a donc sûrement, quelque part au Mexique, une statue de Notre-Dame qui porte un enfant adopté !)
Ici aussi, dans la salle des prières attenante, de nombreux ex-voto, les chaussons étant des offrandes au petit Saint qui, selon la légende, use ses chaussures à rechercher la nuit des voyageurs pour leur porter secours...
Ce tableau, qui décore la chapelle, est l'oeuvre de l'artiste avec lequel nous avons discuté dans la galerie d'arts toute proche.
Pour finir, nous nous rendons au sanctuaire lui-même, construit 40 ans avant la chapelle.
Je prends une photo à l'intérieur et aperçois au même moment le panneau à l'entrée... oups ! Non, je ne veux pas qu'on détruise mon appareil photo !!! Pitié, regardez, j'ai une arme fatale ! (dans le doute, j'ai préféré ne pas réitérer l'expérience même si ce cliché est flou !)
Je m'abstiendrai donc également de prendre en photo le fameux puits sacré où les pélerins viennent en masse chercher de la terre sainte pour guérir leurs maux et blessures... pourtant, il paraît que ce puits magique se remplit de terre tout seul régulièrement (un peu aidé en cela par les prêtres du coin, disent les mauvaises langues impies...) De toutes façons, même avec autorisation, je me serais bien gardée de le faire par respect pour la ferveur des croyants qui attendaient en file indienne de rentrer dans le réduit où se trouvait le... comment dire... trou !
Dernier coup d'oeil au sanctuaire, nous ne pouvons pas nous attarder davantage car nous avons un rendez-vous à Taos à 13h et nous ne pouvons absolument pas être en retard ! (suspense...)
La très belle Scenic Byway 76 nous offre de superbes vues sur les des paysages vallonnés
Aussi, notre cinéaste ne chôme pas !
Nous arrivons à Las Trampas... bienvenus !
Las Trampas est un village colonial espagnol établi en 1751 (par 12 familles venues de Santa Fe), dans une belle vallée montagneuse.
L'église San Jose de Gracia, construite entre 1760 and 1776, est considérée comme un des meilleurs exemples préservés d'architecture en adobe.
On est tout seuls et personne ne nous demande de payer un permis photo alors on en profite...
Détail du tympan au-dessus de la porte
Le plafond de l'entrée a été décoré au 18e et 19e siècle.
Nous reprenons la route avec toujours de très beaux panoramas sur la chaîne Sangro de Christo et sa forêt
Arrivée à Picuris Pueblo, situé à plus de 2000m d'altitude
Nous ne sortirons pas de la voiture : 15 dollars pour prendre des photos, c'est vraiment exagéré...
Partout, des maisons basses et collectives en adobe
mais la légende racontant que les habitants se passent d'électricité est visiblement un peu surfaite... ne serait-ce pas en effet un compteur que je vois ici ?
C'est donc de la voiture que je prends en photo l'église San Lorenzo, vieille de 200 ans, et qui a été restaurée à la main pendant 8 ans par les membres de la tribu.
Nous faisons la boucle autour du village...
Ici, on aurait vu un vautour à la place du corbeau que ça ne nous aurait pas étonnés outre mesure !
Nous approchons de Taos, les paysages sont de plus en plus beaux
N'hésitez pas à cliquer sur les photos pour les agrandir...
ça nous change du sud de l'Arizona !
A l'entrée de Taos, notre dernière église du jour (que nous aurons du mal à trouver, c'est très mal indiqué) : San Francisco de Asis à Rancho de Taos
C'est, paraît-il, la Mission la plus prise en photo du Nouveau-Mexique, quoique un peu trop massive à mon goût...
Interdiction de prendre des photos à l'intérieur...
Bon, comme j'ai encore un grand nombre de photos à mettre alors que nous n'en sommes qu'à la moitié de la journée, je laisse le reste pour un autre article... et puis comme ça, vous gardez le suspense du mystérieux rendez-vous !
DONC, A SUIVRE !
D'après Norbert, on va à Tacos, aujourd'hui...
On s'est fait arrêter par un flic (indien) pour excés de vitesse ! Et en plus Martine et moi on est descendues de la voiture en râlant parce que ça nous retardait sur notre programme... on est remontées vite fait au son des aboiements du policier qui nous menaçait la main sur le revolver : "Back in the car !"
Heureusement, c'est un indien qui aimait bien les français : aucune prime ! Et puis je vous rappelle que l'arme fatale était exposée sur la plage arrière de la voiture...
Fûtée la Sasa !